Bien que le recrutement soit une problématique du quotidien pour un grand nombre de collectivités locales, il peut aussi s’inscrire dans un projet à plus long terme. En rejoignant l’économie sociale et solidaire, toute collectivité peut alors par le biais du recrutement aspirer à l’intérêt général.
Répondre aux besoins de l’intérêt général, l’objectif des collectivités locales
Quel que soit le niveau de la collectivité locale concernée, un des principaux objectifs la motivant est de défendre, renforcer et développer l’attractivité du territoire. Que ce soit à destination des habitants eux-mêmes ou au bénéfice des entreprises déjà implantées ou cherchant à s’installer, les actions mises en œuvre concourent toutes à cet intérêt général. Les interactions sont nombreuses, et seul un projet global garantit de se rapprocher de cette finalité partagée par tous.
Ainsi, une politique de soutien aux entreprises de proximité constitue non seulement une aide économique à destination de l’entrepreneuriat mais cela représente aussi une réponse apportée aux habitants en quête d’un meilleur cadre de vie.
Dans ce cadre, les collectivités locales apparaissent, à l’étude des politiques déployées, comme des acteurs de référence, des modèles impulsant les grandes lignes à suivre. Il en va ainsi en matière de recrutement puisque la collectivité, en privilégiant l’économie sociale et solidaire, va insuffler une nouvelle dimension à sa stratégie de développement.
Concilier recrutement et politique locale de développement, une opportunité accessible
Ce constat est déjà partagé par une majorité de ces acteurs publics de proximité. En effet, dans la déclaration commune des réseaux de collectivités locales (mars 2013), on peut lire :
“L’économie sociale et solidaire est un modèle économique à part entière, apportant des réponses aux besoins de nos territoires.”
S’engager dans cette stratégie de l’ESS permet notamment aux collectivités locales de recruter directement ou de favoriser le recrutement des personnes en difficulté, et ce quelle que soit l’origine des problèmes rencontrés (sociaux, économiques, emploi…). Pour la région, le département ou même la communauté de communes, cette priorité donnée à la réinsertion des personnes éloignées de l’emploi pourra se traduire par le recrutement de celles-ci, mais aussi à travers des appels d’offres émis par cette collectivité.
Il pourra ainsi être exigé des entreprises postulant à ces appels de réserver un volume de travail à un type de public en difficulté. Les clauses sociales permettent d’ajuster le niveau d’exigence en fonction de la politique envisagée. Enfin, pour garantir cet aspect global de l’économie sociale et solidaire, la même collectivité pourra soutenir et inciter au développement des structures de l’ESS, quelle qu’en soit la forme juridique.
Grâce à cette politique innovante en matière de recrutement, la collectivité pose alors les socles d’un développement plus audacieux et ambitieux.
L’emploi social et solidaire, une réponse à l’intérêt commun
Par son action – s’engager dans l’économie sociale et solidaire en ciblant les personnes les plus en difficultés -, la collectivité permet de :
- Privilégier une véritable réinsertion sociale à destination des bénéficiaires de ces recrutements plutôt qu’une aide passive (allocations, aides diverses),
- Apporter une réponse pertinente face aux besoins des habitants (garde d’enfants en dehors des heures d’accueil, activités périscolaires…),
- Dynamiser l’économie locale en assurant un revenu à celles et ceux qui n’en disposaient pas jusque-là,
- Investir dans des emplois non délocalisables et participant au dynamisme du territoire,
- Inciter et soutenir les structures de l’économie sociale et solidaire à amplifier le mouvement auprès des entreprises d’une part et des particuliers employeurs d’autre part,
- Créer du lien social en instaurant le cercle vertueux du développement économique local et ainsi répondre aux attentes des habitants en demande d’un cadre de vie plus apaisé,
- …
Ce sont donc bien des retombées globales, impactant tous les aspects du quotidien du territoire, qui sont à attendre d’un tel investissement dans le recrutement social et solidaire. Et qui de mieux pour impulser ce mouvement que les collectivités locales ?